L’enquête publique s’est terminée juste avant la pause de fin d’année. Les nombreuses contributions ( toujours consultables en ligne ici ) ont mis en avant 2 camps : les pragmatiques et les technophiles.
– Les arguments défavorables viennent de pragmatiques qui ont trouvé dans le dossier d’enquête les preuves des contradictions du projet. Pour les plus flagrantes : des besoins très faibles, un tracé inadapté au réel besoin de transport en commun sur ce secteur, un coût démesuré par passager, un impact très faible sur la baisse des GES, un dossier non mis à jour des décisions du PPRI… la liste est longue.
– Les arguments favorables viennent en majorité de personnes extérieures au secteur et ayant été séduites par les lignes de communication du projet, le câble c’est électrique donc c’est écologique (cf. notre article précédent), c’est innovant donc c’est un vecteur d’attractivité. Discours bien connu des technophiles, partisans d’une résolution technologique des défis environnementaux. Un raccourci que le SMMAG s’est évertué à mettre en avant dans son package de communication auprès des entreprises et des médias. Ajoutant de la confusion pour se faire un avis éclairé sur le projet tant il est décalé des données disponibles dans le dossier.
Alors que penser de cette séquence ?
Tout d’abord que le décalage entre le dossier et le discours est réellement problématique. Le discours s’apparente à une opération séduction ciblée vers les entreprises et non vers les usagers. Les arguments de l’image, de la promotion d’un champion industriel local ( Poma compte sur ce projet comme une vitrine pour se relancer sur l’urbain ) sont bien les seuls que poursuivent les promoteurs du projet. Nos élus s’en font les portes paroles.
Déclaration d’utilité publique ou d’intérêts privés, c’est bien la question que devront se poser la commission d’enquête et le préfet quand ils auront à donner leur avis car ce budget de maintenant 73 millions d’euros servira surtout au soutien et au développement d’une entreprise privée.
Et une alerte au passage, si il s’avérait que le câble n’ait pas la fréquentation escomptée ( ce dont on est à peu près sûr), que la complexité de son trajet entraîne des coûts de maintenance non anticipés ( déjà très élevés ), ce projet pourrait mettre un sérieux coup au développement du câble en milieu urbain. Les déboires de celui de Brest avaient déjà échaudé une bonne partie du secteur.