Le Métrocâble, c’est écologique ?

Précisons d’abord que nous ne considérerons dans ce qui suit que les émissions de gaz à effet de serre (GES) et qu’il est bien entendu que l’écologie ne se résume pas à la réduction des GES. Le Métrocâble, c’est électrique, et donc le Métrocâble en 2022 c’est nucléaire à 70%, hydraulique à 20%, un petit peu renouvelable et un petit peu fossile (gaz, etc…). Il n’est pas notre propos de débattre du caractère écologique de ces différentes sources primaires d’énergie. 

Pour ceux qui sont peu familiers du sujet, l’unité de mesure dans le domaine des émissions de gaz à effets de serre est la tonne équivalent CO2, teqCO2. Pour se donner un ordre de grandeur, 1 teqCO2, c’est la quantité de CO2 émise par environ 5000 km en voiture (essence ou diesel).

Ce que pourrait être le Métrocable dans la zone des portes du Vercors, d’après les promoteurs du projet. C’est vert, non ? ça doit être écologique …

En matière d’émissions de GES à Grenoble (ou plutôt, dans la Métro), un document fait référence, c’est le plan climat air énergie métropolitain, le PCAEM, adopté en 2020. Ce document explicite les objectifs d’émissions de gaz à effets de serre sur le territoire. Si l’on s’intéresse aux transports, le PCAEM mentionne: “les secteurs résidentiels et transport présentent une baisse significative de leurs émissions de GES entre 2005 et 2016 (respectivement 12% et 7%), mais celle-ci devra être fortement accentuée pour atteindre les objectifs.” Et en effet, les objectifs sont ambitieux : les émissions du territoire de 531 000 teqCO2  en 2016 doivent être réduites à 420 000 teqcO2 en 2026, soit une baisse de 111 000 teqCO2.

Synthèse des objectifs du PCAEM par secteur

Parmi les moyens d’atteindre cet objectif dans le PCAEM, le câble figure en bonne place dans l’orientation 8, développons les alternatives à l’autosolisme : “En renforçant l’offre de transports collectifs et en améliorant la qualité du service par l’amélioration de la desserte en transports en communs des centralités périurbaines, […], en mettant en service un transport en commun par câble entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux via la presqu’île […]

Or, que lit-on dans le dossier de concertation sur le Métrocâble? “on estime qu’environ 6 000 teqCO2 soit l’équivalent de 6 000 allers-retours Paris-New York en avion seraient évitées sur la période 2024 – 2070, du fait des kilomètres économisés en bus et en voiture“. 6000 teqCO2 en 46 ans, donc 130 teqCO2 par an. 

Donc résumons car on s’y perd un peu dans tous ces chiffres:

  • L’objectif pour 2026 est de réduire de 111 000 tonnes les émissions de CO2 annuelles par rapport à 2016.
  • Le métrocâble représente une économie de 130 tonnes d’émissions  de CO2 annuelles. Donc 1 pour mille, 0.1% de ce qu’il faudrait faire.
  • Le métrocâble est le seul projet de transports en commun proposé pour cette mandature

Alors, vous pensez toujours que le Métrocâble, c’est écologique ? Et on fait comment pour les 99.9% restants de l’objectif? 

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