Plus le projet avance et plus les promoteurs du Métrocâble, dévoilent les réelles motivations de la réalisation de ce projet, très éloigné du rôle de service public des transports en communs.
La présence de la “marque” Grenoble Alpes et de Poma au salon MIPIM 2022 ( Marché International des Professionnels de l’Immobilier ) en mars dernier à Cannes révèle un aspect peu mis en avant dans les concertations: utiliser le Métrocâble comme outil de communication servant l’attractivité du territoire grenoblois, pour de futurs investisseurs ou promoteurs immobiliers privés. Dans la compétition entre métropoles, l’objectif est bien de séduire commercialement en entretenant l’image d’une culture de l’innovation. Le projet de transport par câble intégré au réseau de transports en commun entre parfaitement dans cette stratégie. Investissez à Grenoble, nous vous offrons l’image verte dont vous avez besoin.
L’interview de Christophe Ferrari est tout à fait révélatrice :
On notera au passage qu’il n’est pas à une contradiction près, mettant en avant construction de la ville sur la ville ( ce qui en soit est judicieux dans un environnement contraint comme Grenoble ) et la volonté politique de préservation des terres naturelles et agricoles. Cependant le Métrocâble et porte du Vercors auront des conséquences inverses car ils seraient construit sur des terres non urbanisées et … agricoles.
“Donc nous sommes sur du renouvellement urbain, sur la reconstruction de la ville sur la ville, c’est par essence la vraie ville écologiste en fait, reconstruire là où il y avait déjà des choses construites, c’est respecter les terres agricoles, c’est respecter les terres naturelles …“
Christophe Ferrari, Mars 2022, salon MIPIM
Avec cette position très claire affirmée en début d’année on devrait naturellement compter Christophe Ferrari parmi les opposants au projet Portes du Vercors.
Il n’en rien, et le même Christophe Ferrari pèse au contraire de tout son poids de Président de la Métropole afin de rendre constructibles les terres agricoles convoitées par ce projet.
Des parcelles par ailleurs actuellement inconstructibles à cause du risque d’inondation.
Mais quand on fait de la politique, on n’est sans doute pas à une incohérence près.