Métrocâble et risque d’inondation à Sassenage

Notre territoire est impacté par différents types de risques naturels, en particulier par le risque d’ inondations provoquées par les crues du Drac et de l’Isère, la dernière grande crue datant de 1928.

Mais le changement climatique incite à redoubler de prudence comme l’ont montré les évènements tragiques récents dans la vallée de la Vésubie ou en Allemagne à Hagen en juillet 2021.

La doctrine qui prévaut désormais en matière d’urbanisation est de ne pas aggraver le risque dans les territoires en zone inondable.

La préfecture de l’Isère a donc fait établir dès 2018 un PPRI- Plan de Prévention des Risque d’Inondation pour le Drac, avec une carte d’aléa, issue de simulations hydrologiques, qui prévoit les hauteurs d’eau et vitesses d’écoulement en cas de crue torrentielle du Drac.

De cette carte d’aléa découlent naturellement des règles d’urbanisme, qui rendent en pratique la quasi totalité de la plaine entre Fontaine et Noyarey inconstructible.

Toute la plaine, à une exception près !

Carte d’aléa et zonage réglementaire au niveau de la zone des Portes du Vercors, au sud de Sassenage

Entre Sassenage et Fontaine une zone pourtant classée en aléa “fort” et “très fort” a été rendue constructible. Elle correspond à la première phase du projet Portes du Vercors.

Ainsi donc à quelques mètres de distance, et pour des niveaux de risques tout aussi élevés, il sera possible de construire ici des immeubles de plusieurs étages et accessoirement des gares pour un téléphérique horizontal, alors qu’on se verra interdire là l’édification de la moindre murette ou abri de jardin.

Incohérent donc (et peut-être injuste), mais pas seulement. 

Car la disparition de ces surfaces actuellement non urbanisées, qui servent de zone d’expansion de crue,  aggravera le risque pour les milliers d’habitants qui habitent déjà la plaine (et non pas pour les futurs habitants de ces nouveaux immeubles, qui seront construits résilients aux crues). 

Nous le savons, les épisodes climatiques extrêmes seront à l’avenir plus fréquents et d’intensité plus forte.

Est-il aujourd’hui responsable de s’affranchir ainsi des règles de prudence et de sécurité dans le but d’avantager des intérêts économiques?