La MRAE (mission régionale d’autorité environnementale) a rendu un avis le 28 février passé sur le projet de transport par câble . Cela fait partie du processus d’autorisation du projet : avant d’être soumis au public, le dossier d’enquête publique (préparé par le porteur de projet, dans notre cas, le SMMAG) est soumis aux collectivités (c’est ainsi que certaines mairies et la Métro ont délibéré sur le dossier à l’automne passé) ainsi qu’à l’autorité environnementale, qui se prononce sur la qualité de l’étude d’impact et la prise en compte de l’environnement par le projet.
Et que dit cet avis de la MRAE ?
La synthèse commence par reconnaître que “l’étude d’impact est détaillée et de qualité“, avant de lister une série de recommandations auxquelles le SMMAG devra faire une réponse écrite avant le début de l’enquête publique. Parmi celles-ci, on trouve des remises en questions sérieuses du projet, ou des recommandations pour des études complémentaires qui prendront nécessairement du temps à être réalisées, par exemple :
- Réinterroger les prévisions de trafic ; présenter au public les différences de temps de parcours entre les solutions au fil de l’eau, entre bus à haut niveau de service et liaison par câble, entre toutes origines et toutes destinations.
- Conditionner la réalisation du projet à la possibilité d’ouvrir à l’urbanisation le secteur Portes-du-Vercors dans le plan de prévention du risque inondation du Drac en cours de finalisation.
- Présenter au public l’état d’avancement des réflexions en cours et des décisions prises quant aux projets de liaison vers les massifs du Vercors et de la Chartreuse.
Des critiques sévères sont également adressées au projet, notamment le faible report modal qu’il induit et son faible impact sur la diminution de la pollution.
- Le projet ne permet ainsi qu’une très faible diminution des polluants atmosphériques.
- Le report modal est évalué à terme à 400 véhicules/jour en 2035, ce qui parait faible au regard de l’investissement et des objectifs du PDU.
Ce n’est pas la première fois que le projet est sévèrement critiqué. Il l’avait déjà été par la Cour Régionale de Comptes.
Ignorer ces recommandations serait un gros risque pour les porteurs du projet, dans un contexte où celui-ci est largement contesté et beaucoup moins soutenu par l’exécutif métropolitain. Y répondre sérieusement pourrait prendre des mois et décaler d’autant l’enquête publique.
A moins que le projet ne s’arrête avant l’enquête publique ?